L'écologie politique contre l'écologie médiatique
Deux camps distincts ont combattu au nom de l’écologie pendant la campagne présidentielle de 2007 en France. Le premier est celui du principal parti écologiste français, les Verts, amené par Dominique Voynet. Le second est celui qui s’est organisé autour de Nicolas Hulot, journaliste médiatique et président de la fondation qui porte son nom. Ces deux camps avaient donc un objectif commun : installer durablement l’écologie dans le débat public et parvenir à faire de la préoccupation écologiste une priorité de l’agenda politique. Pourtant leur stratégie et leurs intérêts respectifs divergeaient.
Dominique Voynet, chef de fil du plus grand parti écologiste français, se situait clairement dans le jeu politique classique. Elle concourait pour une élection. Nicolas Hulot, au contraire, s’est situé immédiatement hors du combat électoral. Sa stratégie était de faire de l’environnement le thème majeur de la campagne et d’obliger, de « l’extérieur », les partis politiques à « verdir » leurs programmes. Bien sûr, durant de longs mois, Nicolas Hulot a fait planer le doute sur ses véritables intentions : allait-il se présenter ? Mais, il apparaît aujourd’hui assez clairement que cette menace faisait partie de sa stratégie globale pour inciter les candidats à considérer ce qui était pour lui l’enjeu majeur des temps à venir.
On peut appeler les deux camps qui ont combattu au nom de l’environnement pendant la campagne présidentielle française, représentés respectivement par Dominique Voynet et Nicolas Hulot, celui de l’écologie politique et celui de l’écologie médiatique. Bien que partageant un même souci, on peut affirmer qu’ils sont alors entrés en concurrence. Pour cette élection, on peut dire que l’écologie médiatique a fait de l’ombre à l’écologie politique. D’abord, parce que la première, en brandissant la menace de concourir pour l’élection, risquait de priver les Verts d’un nombre significatif de voix. Ensuite, parce qu’en obligeant tous les partis politiques à travailler sur le thème écologique, il a contribué à réduire la spécificité et la lisibilité du parti Vert.
Ce qui va m’intéresser dans les pages qui suivent n’est pourtant pas la réussite de l’un ou l’autre camp. Je vais d’abord essayer de montrer quelles difficultés rencontre l’écologie politique lorsque qu’elle essaye, dans le système démocratique et libéral qu’est le nôtre, de faire concrètement des préoccupations écologiques globales une priorité de l’exercice gouvernemental. Ensuite, je caractériserai l’écologie médiatique, nouvelle venue dans la nébuleuse écologique et je tenterai de comprendre son positionnement en le comparant à celui de l’écologie politique.
Les déboires de l’écologie politique
Écologie politique désigne d’abord une doctrine développée par certains penseurs de l’écologie(2). Mais, en utilisant cette expression, je désignerai essentiellement les écologistes qui ont eu pour stratégie de se présenter aux élections en formant un parti politique ou ceux qui ont accepté d’exercer un mandat exécutif.
La raison d’être de cette écologie politique est de faire des préoccupations environnementales l’un des éléments centraux – sinon l’élément central – des politiques publiques, la qualité de l’environnement étant considéré comme un pré-requis à tout développement sain et durable. Cependant, même si cette thématique a toujours été centrale pour les écologistes, ceux-ci, parce qu’ils prétendaient pouvoir assumer le pouvoir, se sont efforcés d’élargir leur corpus idéologique. Ce qui est remarquable dans leur cas est qu’ils sont parvenus à édifier une doctrine politique cohérente – qui se nomme donc aussi l’écologie politique – découlant entièrement de leur premier sujet de préoccupation. À première vue, l’environnement n’est qu’un élément parmi d’autres dont le politique doit se saisir. Mais, en redéployant les principes de la science de l’écologie et en les appliquant au développement humain, les partis Verts réussissent à montrer – théoriquement – que l’écologie n’est pas un thème particulier et isolé, mais le thème à partir duquel peut être entièrement pensé l’action politique.
Les responsables des partis Verts s’expriment donc aujourd’hui logiquement sur tous les sujets, de la sécurité nationale à l’action sociale en passant par la politique extérieure comme le montrent les programmes qu’ils constituent lors des différentes élections. L’adoption de cette vision globale est une nécessité et la référence à la théorie de l’écologie politique le moyen de crédibiliser leur mouvement et de justifier la place prépondérante de l’environnement dans leurs discours.
L’isolement du ministre de l’environnement
Le résultat logique de la démarche de l’écologie politique est la participation au pouvoir. Plusieurs personnalités appartenant ou non à des partis Verts, mais tous engagés pour que le thème environnemental soit réellement pris en compte, sont parvenues à exercer des responsabilités gouvernementales notamment au ministère de l’environnement. Il est d’abord intéressant de comprendre quelles difficultés ils ont rencontré pour évaluer la possibilité de faire de l’écologie un axe central d’une politique gouvernementale.
L’expérience de Robert Poujade qui fut, en France, le premier – en 1971 – à se voir attribuer les fonctions de ministre de l’environnement est éclairante. Dans son livre, Le ministère de l’impossible, Robert Poujade explique quelle fut sa stratégie pour mettre en place une politique environnementale. Sa première tâche fut de crédibiliser le thème écologique en essayant de le dissocier du thème de la « nature ». À cette époque en effet, l’environnement souffrait de l’image des pionniers de l’écologie considérés souvent comme de « doux rêveurs » fascinés par « mère nature ».
Mais, l’aspect le plus intéressant de la stratégie de Poujade fut le suivant : il comprit immédiatement qu’il était nécessaire, pour avoir un impact sur l’état de l’environnement, d’engager des discussions avec ses collègues ministres ayant la charge de secteurs-clefs de l’économie. Isolé dans son ministère, il n’obtiendrait aucun résultat tangible. Ceci révèle une évidence qu’il est fort utile de rappeler : les responsables de la dégradation de l’environnement sont les acteurs économiques, les industriels, les agriculteurs, les entreprises, etc. Donc, toute politique environnementale sérieuse doit agir en priorité sur ces secteurs. Pourtant, le ministre de l’environnement n’a que très peu de marge de manœuvre pour atteindre ces derniers sinon, précisément, en s’adressant à ses collègues ministres.
Robert Poujade a donc cherché à éviter l’isolement de son ministère parce qu’il s’est rendu compte qu’une politique de l’environnement ne peut se concevoir isolément. C’est en effet l’un des problèmes majeurs et structurels des politiques de l’environnement par rapport à toutes les autres politiques sectorielles. Un ministre de l’environnement ne peut mettre en place des actions efficaces sans s’immiscer dans les politiques dont il n’a pas la charge.
Dans ce cadre-là, l’inconvénient est que l’environnement contrarie presque systématiquement la mise en œuvre des autres politiques parce qu’il impose des contraintes qui n’existaient pas auparavant. Les personnes en charge de l’environnement ont eu de tout temps la lourde charge d’endosser le rôle de « l’empêcheur de tourner en rond ». C’est pour cette raison que les ministres de l’environnement ont longtemps été marginalisés au sein même des gouvernements auxquels ils appartenaient. Le ministère de l’environnement est souvent une force d’opposition au cœur de l’État et il faut reconnaître que les arbitrages interministériels sur de multiples questions se font souvent en sa défaveur.
Les témoignages d’anciens ministres de l’environnement français qui ont occupé cette fonction bien après Robert Poujade sont en général assez éloquents. Dans leur ouvrage « bilan » respectif, Corinne Lepage et Dominique Voynet ont bien montré la difficulté à assumer cette mission ingrate. Les arbitrages défavorables, les rapports de forces permanents, la mise sous tutelle involontaire font partie des désagréments qu’elles ont dû subir au quotidien. Évidemment, on peut considérer que ces désagréments font partie de l’exercice de la responsabilité politique. Pourtant, il semble relativement clair que les interactions systématiques des politiques de l’environnement avec les autres politiques sectorielles accélèrent la fréquence des conflits et multiplient les nécessités d’arbitrage.
Le ministère de l’environnement est donc souvent une instance sans réel pouvoir mais aussi sans réel levier d’action parce qu’il n’ « administre » habituellement aucun secteur important de l’économie. Son budget est par ailleurs peu élevé de même que le nombre de ses fonctionnaires. Mais, en tout état de cause, un gros budget et un personnel pléthorique ne lui seraient pas utiles dans la mesure où son isolement ne serait pas modifié.
Economie/environnement : irréductible contradiction
L’expérience des ministres de l’environnement révèle une contradiction fondamentale entre la prise en compte de l’environnement et la poursuite du développement économique à court terme. La difficulté majeure à laquelle va être confrontée l’écologie politique est de promouvoir les préoccupations écologiques lorsque l’objectif principal des politiques gouvernementales est la croissance économique. Or, au moins depuis les débuts de la révolution industrielle, le résultat de la croissance sur l’état de l’environnement a été très négatif. Les pollutions de l’air, de l’eau et des sols, pour ne prendre que ces exemples, ont été démultipliés depuis cette époque. Aujourd’hui, le développement des pays pauvres aboutit systématiquement à une accentuation de la dégradation de l’environnement comme le montre bien les exemples de la Chine ou de l’Inde.
En réalité, pour garantir une politique environnementale efficace, il faudrait que le ministre qui en a la charge ait autorité sur ses collègues. Il faudrait que la politique globale ne soit plus celle de la croissance économique, mais celle qui consiste à conserver un milieu de vie sain pour l’être humain. Le but ultime serait de conserver les grands équilibres et toutes les politiques sectorielles seraient déclinées à partir de cet objectif. Un développement durable dans le temps serait ainsi mis en œuvre par un chef de gouvernement ayant une vision à long terme et le souci majeur de conserver un environnement de qualité, condition indispensable pour asseoir « durablement » tout développement.
Évidemment, ce type de gouvernement n’a pas encore vu le jour. On pourrait faire l’hypothèse qu’il pourrait advenir si l’écologie politique devenait majoritaire lors des élections, mais le score des partis Verts est le plus souvent insuffisant. En tout état de cause, la question la plus importante est probablement la suivante : dans un système libéral et en temps de paix, un gouvernement quel qu’il soit peut-il soutenir une autre politique que celle qui consiste à améliorer ou à maintenir de bonne condition de vie ? Autrement dit, peut-il soutenir une politique qui ne contribue pas, in fine, à dégrader la situation environnementale ?
La réponse à une telle question mériterait un trop long développement, mais l’on peut déjà faire le constat que la promotion auprès des États ou des responsables politiques et la mise en œuvre effective d’actions en faveur de l’environnement ne se sont jamais fait en contradiction avec l’objectif global du développement. Au contraire, à partir des années 1970, pour asseoir le thème de l’environnement, il a été nécessaire de montrer qu’il pouvait être compatible avec l’amélioration des conditions et la croissance économique. En fait, ce n’était pas vraiment que la préservation de l’environnement pouvait être compatible, c’est qu’elle devait être compatible avec le développement dans la mesure où celui-ci, de fait, restait la priorité. La protection de l’environnement ne pouvait être envisagée que sous l’angle de la compatibilité même s’il existait une incompatibilité structurelle.
Il est vrai que l’idée d’une telle incompatibilité a été défendue par un certain nombre d’acteurs dès les années 1970 avec la création du club de Rome et la publication du rapport Meadows sur les limites à la croissance. Aujourd’hui encore, le thème de la décroissance rencontre un certain succès. Cependant, il ne faut pas oublier que les objections faites par les défenseurs de la décroissance n’ont pas plus été reprises par les instances officielles dirigeantes – États, organisations internationales, etc. – que par les partis politiques. Elles restent cantonnées en dehors des cercles de décisions et d’actions politiques. Les partis Verts eux-mêmes ont repris l’idée d’une possible croissance verte et durable ce qui signifie que l’incompatibilité n’est, pour eux, pas structurelle, mais conjoncturelle.
Du développement durable à la stratégie « d’intégration »
La seule thèse qui persiste au niveau des responsables de l’action politique est donc la thèse de la possible compatibilité. Du point de vue théorique, ceci s’est traduit par l’invention du concept de développement durable et du point de vue pratique par la mise en place de ce que l’on peut nommer l’intégration.
Le rapport Bruntland qui popularise l’expression développement durable s’efforce de prouver théoriquement la compatibilité. Alors que l’émergence des préoccupations environnementales semblait à l’origine annoncer la remise en cause du développement, ce rapport paraît démontrer que ces préoccupations peuvent être prises en compte sans le contrarier. Il propage la conviction qu’il est possible de continuer à se développer si toutefois on accompagne ce développement d’une attention constante à l’environnement. Autrement dit, l’environnement doit être « intégré » dans chaque processus d’artificialisation. D’une certaine manière, on « somme » le domaine de l’environnement de s’adapter au contexte de l’économie de marché parce qu’il ne s’avère pas possible de formuler un autre projet prioritaire que celui de l’amélioration des conditions.
Pratiquement, cette adaptation consiste donc en une intégration. Ce terme peut en effet résumer une bonne part de la politique environnementale des régimes démocratiques. L’intégration consiste à inciter les acteurs économiques ou les institutions à prendre en compte l’environnement grâce à un certain nombre d’outils. Parmi ceux-ci, on retrouve par exemple les taxes qui obligent les entreprises à intégrer la dimension environnementale qui tend, habituellement, à être ignorée. On peut citer également les programmes que les différentes formations du conseil des ministres de l’Union Européenne sont obligées de produire et qui visent à montrer de quelle manière elles comptent prendre en considération l’environnement au niveau de leur politique sectorielle. Enfin, les plans de développement durable que proposent aujourd’hui les collectivités et les grandes entreprises répondent à ce souci d’intégration. Ils présentent un catalogue de mesures pour améliorer, dans la gestion quotidienne, la prise en compte de l’environnement. Cette politique d'intégration revient, en fait, non à imposer de manière autoritaire une contrainte écologique, mais à inciter les différents acteurs à considérer l’environnement et mettre en oeuvre des actions pour limiter leurs impacts.
Si l’on devait décrire les effets de la mise en œuvre des principes issus du développement durable, on pourrait dire qu’ils consistent en une amélioration de la performance environnementale du secteur économique. D’une certaine manière, les acteurs deviennent écologiquement plus vertueux. Par exemple, une industrie diminuera ses rejets de polluants pour éviter qu’une taxe impacte trop son bilan financier. Cependant, cette diminution ne signifie pas pour autant que l’impact de cette industrie est sans conséquence pour l’environnement. Souvent l’amélioration de la performance environnementale se traduit par l’élimination de la part inutile de la pollution et non de la pollution dans son ensemble, celle-ci étant un sous-produit naturel de tous processus de fabrication. Donc, bien que plus vertueux, le système économique des démocraties libérales ne règle pas le problème global d’environnement surtout lorsque l’ambition de la croissance économique devient un objectif partagé au niveau mondial.
La démission de Marina Sylva
C’est donc dans ce contexte particulier que l’écologie politique essaye de remplir ses objectifs. Malheureusement, elle n’y parvient que très partiellement parce que demeure cette incompatibilité entre préservation de l’environnement et poursuite de la politique d’amélioration des conditions de vie. En d’autres termes, le développement durable théorisé par le rapport Bruntland et repris par les institutions nationales et internationales n’existe pas encore. Il ne faut sans doute pas postuler a priori que ce développement durable ne pourra exister un jour, mais, à l’heure d’aujourd’hui, personne ne l’a encore mis en œuvre. Concrètement, cela signifie que développement est toujours synonyme de dégradation de la situation écologique.
C’est probablement ce fait, pour l’instant incontournable, qui a provoqué, en mai 2008, de la démission de Marina Silva, ministre de l’environnement du Brésil. De son vrai nom Maria Osmarina da Silva de Lima, cette femme politique brésilienne est une figure de l’écologie de son pays, notamment de la lutte pour la préservation de la forêt amazonienne d’où elle est originaire. Elle fut nommée ministre de l’environnement du gouvernement de Luiz Inacio Lula Da Silva en 2003, mais elle a ressenti de plus en plus au cours des cinq ans passés à la tête du ministère la pression exercée sur l’Amazonie liée aux nécessités du développement économique. À l’image de beaucoup d’autres ministres de l’environnement avant elle, elle a peu à peu dû subir des arbitrages défavorables à l’occasion des nombreux conflits d’intérêts. C’est apparemment dans un contexte particulier où s’exerçaient de nombreuses pressions pour alléger les mesures de protection de la forêt qu’elle s’est résignée à quitter le gouvernement. Même si elle continue d’affirmer qu’il ne faut pas opposer développement et environnement et qu’il est nécessaire de faire émerger un développement durable, son expérience semble confirmer qu’un fort antagonisme demeure entre ces deux objectifs. Comme le croit encore Marina Silva, peut-être est-il encore possible de mettre en œuvre un développement respectueux de la forêt tropicale, mais, jusqu’à présent, la croissance de l’économie brésilienne continue de faire disparaître les surfaces boisée de l’Amazonie.
L’écologie médiatique
C’est sous le vocable écologie médiatique que j’ai désigné le deuxième camp qui s’est battu au nom de l’écologie pendant la présidentielle française et qui a donc fait de l’ombre à l’écologie politique à ce moment particulier de la vie politique française. L’expression désigne un ensemble de personnages qui, à plusieurs reprises ces 30 dernières années, ont utilisé les médias et leurs notoriétés pour essayer de placer le défi écologique au cœur de l’agenda politique. Mais, à l’image de l’écologie politique, ils sont eux aussi, nous allons le voir, confronter à l’incompatibilité entre environnment et développement.
Pour brosser le portrait de cette écologie médiatique, je retiendrais trois personnages qui ont marqué les esprits en France et, pour au moins deux d’entre eux, dans le monde entier : Jacques-Yves Cousteau, Nicolas Hulot et Al Gore. Ces personnalités ont les points communs suivants, points communs qui permettent de circonscrire les caractéristiques de l’écologie médiatique :
Être – ou avoir été – des personnages célèbres et médiatiques ;
S’être servi de leur notoriété et avoir conçu une stratégie à un moment particulier pour « obliger » les responsables politiques à considérer à sa juste mesure le défi écologique ;
Avoir évité ou refusé d’exercer une responsabilité politique en lien avec les thèmes écologiques qu’ils défendaient.
Des personnages médiatiques
En premier lieu, la notoriété de ces trois personnages n’est guère à démontrer. Le commandant Cousteau fut pendant longtemps le Français le plus connu à l’étranger : ces documentaires sur le monde de la mer ont fait le tour du monde et lui ont assuré une très grande popularité. Nicolas Hulot, quant-à-lui, est surtout connu en France. Il fut, durant les années 1990, présentateur d’Ushuaïa, une émission à succès de la chaîne TF1 où le spectateur découvrait des paysages spectaculaires grâce à l’intrépidité et aux exploits sportifs du jeune animateur vedette. Actuellement, il est présentateur et producteur de l’émission Ushuaïa Nature diffusée sur la même chaîne. L’émission est essentiellement un hymne à la beauté des espaces naturels remarquables et des espèces qui les habitent ainsi qu’un plaidoyer pour la protection de la nature. Enfin, Al Gore, homme politique américain bien connu, fut successivement élu à la Chambre des Représentants et au Sénat à partir de 1976. Il est principalement connu au niveau international parce qu’il fut le vice-président des États-Unis de 1993 à 2001 sous la présidence de Bill Clinton et, surtout, parce qu’il fut le candidat malheureux à l’une des élections présidentielles les plus serrées de l’histoire des Etats-Unis, celle de 2001 face à Georges Walker Bush.
L’événement médiatique
Ensuite, ces trois personnages ont « créé l’événement » en se servant de leur notoriété et en prenant à témoin l’opinion publique pour inciter à faire de la protection de l’environnement la priorité de l’action politique.
En 1989, le commandant Cousteau avait lancé une pétition sur la sauvegarde de l’Antarctique au moment de la révision de la convention de Wellington. Pour prendre à témoin l’opinion publique, il avait alors monté une expédition sur le terrain avec six enfants originaires du monde entier dont sera tiré le film Liliput dans l’Antarctique projeté en France et aux Etats-Unis. Il compléta son action de plaidoyer par des entretiens bilatéraux avec certains chefs d’Etat dont le président américain Georges Bush. C’est après cette rencontre que les Américains se rallièrent au protocole de sauvegarde de l’Antarctique, le 3 juillet 1991. Cousteau retenta un peu plus tard l’expérience en lançant une pétition à l’objectif plus ambitieux sur « le droit des générations futures ». En 1993, l'UNESCO est devenu partenaire du projet et a approuvé le texte. Cependant, cette pétition, qui recueillit neuf millions de signatures, n’eut jamais réellement de suite et ne changea évidemment pas la politique globale des Etats en matière d’environnement.
Nicolas Hulot profita quant à lui de l’élection présidentielle française pour faire pression sur les candidats et les obliger à « placer l’impératif écologique au cœur de leurs programmes ». Avec le comité de veille écologique de sa fondation, il a rédigé un pacte écologique qu’il a proposé à la signature à l’ensemble du public français et à tous les candidats à l’élection présidentielle. Ce pacte fut signé par 800000 personnes et par les principaux candidats dont Nicolas Sarkozy, l’actuel président. Les signataires s’engageaient à respecter ce pacte qui prévoyait de faire de la question écologique la priorité du futur gouvernement dans la mesure où le « défi écologique surdétermine tout le reste ».
Enfin, Al Gore s’est lancé dans une tournée mondiale où il a présenté une conférence sur les conséquences du changement climatique en poursuivant le même but que ses « homologues » français. La deuxième phase de sa stratégie était la sortie mondiale du film de Davis Guggenheim, Une vérité qui dérange, qui le mettait en scène lors de ses nombreuses interventions auprès du grand public. La tournée mondiale d’Al Gore fut aussi l’occasion pour lui de rencontrer les responsables politiques de nombreux pays et de promouvoir l’indispensable politique globale de réduction des émissionsde gaz à effet de serre.
La réticence face aux responsabilités politiques
Ce qui est assez remarquable et à mon avis significatif est que ces trois personnages, malgré leur engagement en faveur de l’environnement et leur appel en direction des responsables politiques, ont semble-t-il toujours fui toutes responsabilités politiques significatives qui leur auraient permis de participer à la mise en place de leur projet écologique.
Cousteau avait envisagé sérieusement de se présenter à l’élection présidentielle de 1981 en France. Vu sa notoriété, de nombreux écologistes estimaient souhaitable sa candidature et de nombreux anonymes avaient pris la plume pour inciter le commandant à se lancer dans l’aventure. Cependant, après une période d’isolement entrecoupée de dialogues avec quelques philosophes, Cousteau se persuadait que son influence était liée à son indépendance et qu’il serait plus utile en agissant de l’extérieur. Cousteau n’est donc jamais « entré en politique ».
Il en est de même pour Nicolas Hulot. Celui-ci est un ami de longue date de Jacques Chirac et il a eu un rôle de conseiller « non officiel » du Président de la République française. C’est ainsi qu’il alimentait régulièrement son ami de notes de synthèse, qu’il influença largement les discours et les propositions du candidat Chirac lors de la campagne présidentielle de 2002 et qu’il fut, la même année, en grande partie l’auteur du discours du président au sommet mondial sur le développement durable de Johannesburg.
Le rôle important d’Hulot auprès du président français sur les questions environnementales lui valut d’être pressenti pour occuper le siège de ministre de l’environnement. Cependant, Nicolas Hulot déclina à plusieurs reprises la proposition deson ami Chirac. Pour expliquer ce refus, il a, à de multiples reprises, déclaré aux médias que la politique était un véritable métier nécessitant une vocation qu’il n’avait pas. Pour le dire simplement : pour faire de la politique, il faut être « fait pour ça » pour ne pas risquer d’être médiocre dans l’exercice de sa fonction. Il a donc toujours préféré agir en périphérie des cercles du pouvoir sans franchir le pas décisif : « on peut faire de la politique sans prétendre au pouvoir », dit-il. Par ailleurs, dans son livre d’entretien avec Pierre Rabhi, il a déclaré qu’avoir accepté la charge de la fonction de ministre de l’environnement « n’aurait rien changé ». « Tant qu’on ne lui donne pas une lisibilité politique et économique réelle, à même de se diffuser dans un gouvernement cohérent, dit-il, un ministre de l’Environnement est condamné à prendre des coups et à mécontenter les écologistes comme les capitalistes ».
En 2007, il a cependant longtemps menacé de se présenter à l’élection suprême et il bénéficiait même, dans les sondages, de très bonnes intentions de votes – autour de 10% des sondés, c’est-à-dire beaucoup plus que la candidate de l’écologie politique. Ses prévisions favorables lui ont été très utiles pour maintenir une pression constante sur les candidats déclarés et les inciter, d’une part, à signer le pacte écologique et, d’autre part, à verdir leurs programmes. Après avoir longtemps hésité, selon ses propres dires, l’animateur ne mit finalement pas sa menace à exécution. Il expliquait alors que son objectif de faire du thème écologique l’un des principaux enjeux de la campagne était atteint. Par ailleurs, il reconnaissait que les candidats majeurs à l’élection s’étaient tous engagés à respecter le pacte écologique et que, pour cette raison, il pouvait mettre un terme à son « ingérence politique ».
Au contraire d’Hulot, il serait erroné d’affirmer qu’Al Gore a fui devant les responsabilités politiques. Il est un « véritable » politicien qui a exercé depuis 1976 de nombreux mandats. Cependant, bien que l’environnement ait toujours été un de ces sujets de prédilection, il serait tout aussi incorrect d’affirmer qu’il a construit sa carrière autour de cette problématique. Bien sûr, il était connu pour être un chantre de la protection de l’environnement, notamment depuis la parution de son best-seller Earth on the Balance écrit à la fin des années 1980. Mais, lors de son mandat de vice-président, il ne s’est occupé d’environnement qu’au milieu de beaucoup d’autres dossiers. De même, lors de la campagne de 2000, il n’a pas orienté sa campagne sur ce thème particulier. En réalité, ce n’est qu’après sa défaite contre George Walker Bush qu’il s’est peu à peu consacré entièrement à la protection de l’environnement et qu’il en a fait son thème prioritaire. Il a d’ailleurs acquis une véritable popularité internationale autour de la question écologiste.
En effet, pendant les quelques années qui suivirent sa défaite à l’élection suprême américaine, il était connu pour avoir été « l’ex-futur président des Etats-Unis », comme il le dit avec humour dans le film de Guggenheim, mais il est aujourd’hui surtout connu et reconnu comme un ardent et infatigable défenseur de la planète. Comme Nicolas Hulot en France, l’image favorable dont il bénéficie auprès de l’opinion publique provient de cet engagement sans faille pour une noble cause. C’est d’ailleurs cet engagement qui lui valut de recevoir en 2007, au même titre que le Groupe Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat (GIEC), le prestigieux prix Nobel de la paix.
On pourrait croire qu’un tel succès aurait pu le pousser à redevenir l’homme politique qu’il a toujours été notamment pour faire de la protection de l’environnement la priorité de l’agenda politique, comme il l’a réclamé maintes fois lors de ses déplacements internationaux. On peut estimer en effet qu’il aurait pu mettre à profit le nouveau crédit dont il jouissait, notamment dans son pays, pour tenter d’emporter la présidence et participer, en tant que leader de la plus grande puissance du monde, à la mise en place d’une grande politique mondiale en faveur de la planète. Il décrit d’ailleurs dans son livre Sauver la planète Terre ce que devrait être cette action globale et comment son pays pourrait prendre les rênes de ce combat planétaire. Mais, paradoxalement, c’est au moment où il jouissait d’une popularité inégalée, qu’il a semblé s’écarter de la vie politique américaine. Pendant les mois précédents le lancement des primaires américaines, la presse s’est faite l’écho d’un possible retour d’Al Gore dans la vie politique de son pays parce que lui-même faisait planer le doute sur ses intentions. Il existe sans doute plusieurs facteurs l’ayant, in fine, convaincu de ne pas entrer dans la course des primaires. On peut mentionner la sérieuse concurrence que représentait alors Hillary Clinton. Cependant, on peut faire l’hypothèse qu’il a préféré ne pas se retrouver en porte-à-faux par rapport à son discours écologique. Concourir pour l’élection, c’était risquer d’être élu. Il n’aurait pu, alors, faire autrement que mettre en oeuvre ce pour quoi il avait plaidé durant de longues années. Tout le discours d’Al Gore repose sur le fait que la politique peut répondre au défi écologique. Cependant, son retrait progressif de la politique américaine semble montrer qu’il met lui-même en doute la capacité du politique à trouver une réponse adéquate aux problèmes environnementaux planétaires.
L’incompatibilité de nouveau en question
Dans leur rapport au pouvoir, un élément essentiel sépare l’écologie politique et l’écologie médiatique : la première souhaite accéder aux responsabilités tandis que la seconde se refuse à entrer dans le jeu politique.
Plusieurs explications peuvent aider à comprendre cette attitude de retrait de l’écologie médiatique. La première est que le crédit dont bénéficie les chantres médiatiques de l’environnement vient en partie de leur engagement pour une cause relativement consensuelle et qui suscite peu d’opposition franche. Leur activisme paraît être motivé par la seule recherche du bien commun. La cause semble juste, les discours sincères et dépourvues d’arrière-pensées. Or, il est probable que l’épreuve de l’élection pourrait ternir cette image consensuelle dans la mesure où elle contraint celui qui l’affronte à se positionner sur l’échiquier politique, voire à établir des alliances avec les partis politiques existants. C’est ce que reconnaît par exemple Nicolas Hulot : « Je reste convaincu qu’à l’extérieur du système politique, nous ne sommes pas suffisamment nombreux, en termes de lisibilité, pour prendre le risque de perdre ce capital de confiance ».
Lorsqu’on prétend au pouvoir, il est quasi-nécessaire de construire un projet politique global et de se positionner par rapport aux courants de pensée socialiste, libéral, conservateurs, etc., comme le montre assez bien l’histoire des partis Verts. Il faut, en bref, se positionner par rapport au clivage droite gauche. En entrant dans le jeu politique classique, l’écologie médiatique pourrait perdre en lisibilité et éroderait probablement son « capital sympathie ». S’ils acceptaient de se porter candidat à une élection, les animateurs de l’écologie médiatique prendraient donc le risque de banaliser leur action et de mêler « la cause juste » à une conquête du pouvoir marqué par les rapports de force, les clivages partisans, la tactique politique. Or, leur but est justement de faire surnager l’environnement au-dessus des clivages et des affrontements classiques et de construire un projet rassembleur autour de la question environnementale.
L’autre élément d’explication est justement lié à cette ambition, également partagée par l’écologie politique, de faire de l’impératif écologique la priorité de la politique des gouvernements. On peut en effet faire l’hypothèse que, pour une bonne part, les animateurs de l’écologie médiatique sont conscients de la contradiction dont nous avons parlé entre croissance économique et préservation des grands équilibres planétaires et que, pour cette raison, ils doutent de la possibilité de mettre en œuvre leur projet dans le cadre des régimes démocratiques et libéraux. Le commandant Cousteau reconnaissait par exemple que les politiciens n’étaient pas réellement maîtres de leurs actions et qu’ils ne contrôlaient pas la situation économique.. Par ailleurs, dans leur ouvrage respectif, Nicolas Hulot et Al Gore admettent que la réponse au défi écologique nécessitera de nombreux sacrifices et que les niveaux de vie, au moins dans les pays occidentaux, devront diminuer. C’est pourquoi ils défendent, plutôt qu’une croissance des niveaux de vie, une croissance en termes de bien-être social qui ne se mesure pas grâce à des indicateurs de richesse ou de confort matériel.
Pour résumer, l’écologie médiatique refuse donc probablement d’accéder aux responsabilités parce qu’elle craint de revivre l’échec qu’a déjà connu l’écologie politique. Contrairement à cette dernière, son crédit lui est en effet assuré par la place intermédiaire qu’elle occupe entre le pouvoir d’un côté, à qui elle adresse des revendications, et le grand public de l’autre à qui elle demande le soutien.
Cette petite étude de l’écologie politique et de l’écologie médiatique, qui se sont rencontrées en 2007 pendant l’élection présidentielle française, révèle qu’une des questions les plus importantes de « l’ère écologique » est celle de la compatibilité entre la protection de l’environnement et les politiques menées dans les systèmes démocratiques. La croissance verte et durable est l’un des objectifs majeurs des démocraties de marché, mais rien n’indique, pour l’instant, qu’elle soit possible. C’est sans doute pour cette raison que Nicolas Hulot se dit de plus en plus séduit par certains discours d’extrême gauche comme celui d’Olivier Besancenot, leader de la Ligue Communiste Révolutionnaire. Il lui semble en effet que le système d’économie libérale est obsolète. Comme beaucoup d’autres écologistes, il maintient cependant l’idée que ce changement de régime doit se faire dans un cadre démocratique sans recourir aux utopies grandiloquentes ou totalitaires. Cependant, La question du règlement de la crise écologique dans le cadre démocratique semble clairement posée.
1 Fondation Nicolas Hulot pour la nature et l’homme, www.fnh.org
2 Voir par exemple Alain Lipietz, Qu’est-ce que l’écologie politique ?, Paris : éditions la Découverte, 2003
3 Le ministère s’appelait alors le ministère de la protection de la nature et de l’environnement
4 Robert Poujade dit ainsique l’« une des raisons principales de ce livre est de montrer que l’environnement ne se réduit pas à la nature ». Plus loin il affirme qu’il faut « sortir des idées vagues » et ne pas « s’attarder aux rêveries bucoliques », Robert Poujade, Le ministère de l’impossible, Paris : Calmann-Levy, 1975, p.10 et p.36
5 Poujade, Robert, ibid., p.36
6 Corinne Lepage, On ne peut rien faire madame la ministre, , Paris : éditions Albin Michel, 1998, Dominique Voynet, Voix Off, Paris : éditions Stock, 2003
7 Voir par exemple , Dominique Voynet, op. cit., p.61-62
8 Il faut reconnaître que dans certains cas, le ministre de l’environnement se voit octroyer un portefeuille élargi. Depuis mai 2007 en France, le ministre du développement durable est aussi en charge des transports.
9 Le Club de Rome a été créé en 1968 et rassemblait des personnalités de haut rang (universitaires, chefs d’entreprise, hauts fonctionnaires…) et souhaitait que soit étudié les limites à la croissance dans le contexte de l’évolution de l’économie planétaire. À la demande du club de Rome, le Massachussetts Institute of Technology (MIT) a élaboré un rapport en 1972 qui concluait notamment que la limite à la croissance serait atteint dans 100 ans et que si aucun changement n’était réalisé le résultat en serait un déclin incontrôlable de la population mondiale et des capacités matérielles, Donella H. Meadows, The limits to growth, New York : Universe books, 1979
10 World commission on environment and development of the United Nations, Our Common Future, New York : National Assembly of the United Nations, 4 août 1987. Ce rapport fut commandé par l’assemblée générale des Nations Unies par la résolution 38/161 du 19 décembre 1983. La commission qui établit ce rapport fut présidée par Mme Gro Harlem Bruntland, premier ministre norvégien.
11 Gilles Rotillon résume parfaitement ce changement de perspective que propose le développement durable : « (s)i, dès sa constitution comme champ de recherche relativement autonome, la discipline économique s’est interrogée sur les limites que la nature pouvait imposait à la croissance, l’avènement du développement durable a opéré une inversion du questionnement, en se focalisant moins sur les limites de la croissance que sur les conditions de sa poursuite », Gilles Rotillon, Les différentes approches du développement durable in Olivia Montel-Dumont, Développement et Environnement, Cahier français 337, Paris : La documentation française, 2007, p.11
12 Ces programmes qui consistent à intégrer l’environnement au niveau de toutes les politiques sectorielles de l’Union Européenne viennent de l’application de ce que l’on nomme le Processus de Cardiff (cette politique ayant été mise en place à l’occasion du Conseil européen de Cardiff en juin 1998). Communication de la Commission au Conseil européen du 27 mai 1998, relative au partenariat d'intégration: une stratégie pour intégrer l'environnement dans les politiques de l'UE (Cardiff - juin 1998) [COM(1998) 333 - Non publiée au Journal officiel]. Cette politique d’intégration a été renforcée par deux autres étapes majeures. D’une part la mise en œuvre de la Stratégie sur le développement durable adoptée en 2001 par le Conseil Européen. Ce dernier a demandé au conseil des ministres d’encore améliorer l’intégration. La commission a proposé l’instauration « d’études d’impact » pour toute politique majeure de l’UE qui permettrait d’évaluer les coûts ou les bénéfices environnementaux de toutes les grandes propositions de la commission. D’autre part, la mise en œuvre de la Stratégie de Lisbonne décidé au Conseil européen en mars 2000. Cette stratégie consiste à faire de l’Europe la zone la plus dynamique et compétitive économiquement dans le monde mais dans le cadre du développement durable notamment dans l’objectif d’assurer un niveau de chômage correct. Cette stratégie est évaluée dans les rapports de printemps dans lequel est intégré un « examen de la politique environnementale » ce qui revient à évaluer le processus de Cardiff.
13 Les plans de développement durable des collectivités territoriales se nomment en général « Agenda 21 ». Les plans de développement durable sont publiés par la plupart des grandes entreprises dans le cadre de leur « responsabilité sociétal ». Ces plans font aujourd’hui partie intégrante de leur communication institutionnelle.
14 Voir « Marina Silva : philosophy in practice – interview with Marina Silva by Gadelha Neto», World Wildlife Fund Brazil. Voir aussi Phillips, Tom, « I’d lost the strenght to carry on », The Gardian, 20 juin 2008 et « Figure de l’écologie, Marina Silva quitte le gouvernement brésilien », Le Monde, 15 mai 2008
15 Voir Roger Cans, « Cousteau, Captain Planet », Paris : éditions Sang de la Terre, 1997, p.263 et suivantes
16 Nicolas Hulot, Pour un pacte écologique, Paris : Calmann-Lévy, Le Livre de Poche, 2007, p.11
17 Fondation Nicolas Hulot pour la nature et l’Homme
18 La liste des candidats signataires est la suivante : Nicolas Sarkozy, Ségolène Royal, François Bayrou, Dominique Voynet, Marie-George Buffet.
19 Nicolas Hulot, op. cit., p.33
20 Bernard Violet, Cousteau : Paris : librairie Arthème Fayard, 1993, p.201 et suivantes.
21 Ibid.
22 Voir Nicolas Hulot, Le syndrome du Titanic, Paris : Calmann-Lévy, 2004, p.15-27
23 Voir à ce sujet Nicolas Hulot, Pierre Rabhi, Graines de possibles, entretiens arbitrés par Weronika Zarachowicz, Paris : Calmann-Lévy, Le livre de poche, 281 p., 2005, p.137
24 « Hulot : c’en est fini du libéralisme », interview de Soazig Quemener, Le Journal du Dimanche, 30 mars 2008
25 Nicolas Hulot, Pierre Rabhi, op. cit., p.137
26 Voir les articles de presse suivants : « Al Gore; Un Nobel qui dérange », Coste Philippe, 18 octobre 2007, L´Express ; « Les drôles de pèlerins d'Al Gore », Hélène Vissière, 16 août 2007, Le Point ; « Al Gore, l'agitateur climatique », Hélène Vissière, 15 février 2007, Le Point
27 Nicolas Hulot, Pierre Rabhi, op. cit., p.138
28 Voir par exemple Florence Faucher, les habits verts de la politique, Paris : Presses de Sciences Po., 1999
29 « Jacques Yves Cousteau at 85 – the undersea world of a true environmental explorer », interview de Jim Motavalli, The Cousteau Society
30 Hulot, Nicolas, op. cit., p.21-50, Gore, Al, op. cit., p.270-272
31 Hulot, Nicolas, op. cit., p.34 et 54, Gore, Al, op. cit., p.272
32 Nicolas Hulot a notamment déclaré au Journal du Dimanche : « Pardon de le dire, mais je suis plus séduit quand je discute avec un Cohn-Bendit ou avec un Besancenot », « Hulot : c’en est fini du libéralisme », interview de Soazig Quemener, Le Journal du Dimanche, 30 mars 2008
33 « Climat, biodiversité, consommation : « il y a urgence », affirme Nicolas Hulot », propos recueillis par François Bourboulon, Métro, 29 mars 2007.
34 Hulot, Nicolas, « Pour… », p.69. Serge Latouche, l’un des animateurs français du mouvement de la décroissance défend aussi la « démocratie écologique » contre « les tyrannies de salut public », Latouche, Serge, « Le pari… », p.267
Bibliographie
World commission on environment and development of the United Nations, Our Common Future, New York : National Assembly of the United Nations, 4 août 1987
Donella H. Meadows (1979), The limits to growth, New York : Universe books
Roger Cans (1997), Cousteau, Captain Planet, Paris : éditions Sang de la Terre
Florence Faucher (1999), Les habits verts de la politique, Paris : Presses de Sciences Po.
Davis Guggenheim (2006), Une vérité qui dérange, documentaire
Al Gore (1993), Sauver la planète Terre, Paris : Albin Michel,
Nicolas Hulot, (2006), Pour un pacte écologique, Calmann-Lévy, Paris, 380 p.,
Pierre Rabhi, Nicolas Hulot (2005), Graines de possibles, entretiens arbitrés par Weronika Zarachowicz, Paris : Calmann-Lévy, Le livre de poche
Bernard Violet (1993), Cousteau, Paris : librairie Arthème Fayard
« Al Gore; Un Nobel qui dérange », Coste, Philippe, 18 octobre 2007, L´Express
« Al Gore, l'agitateur climatique », Hélène Vissière, 15 février 2007, Le Point
« Les drôles de pèlerins d'Al Gore », Hélène Vissière, 16 août 2007, Le Point
« Climat, biodiversité, consommation : « il y a urgence », affirme Nicolas Hulot », interview réalisée par François Bourboulon, Métro, 29 mars 2007.
« Hulot : c’en est fini du libéralisme », interview réalisée par Soazig Quemener, Le Journal du Dimanche, 30 mars 2008
« Jacques-Yves Cousteau at 85 – the undersea world of a true environmental explorer », interview de Jim Motavalli, The Cousteau Society